Ben Kamuntu a présenté la poésie et le slam comme des espaces d’expression à la fois esthétiques, politiques et profondément humains. Selon lui, des émotions comme l’empathie ou la pitié ont porté une dimension politique, car elles ont traduit un rapport au monde façonné par le contexte dans lequel chacun·e a vécu. Issu d’un Congo marqué par la violence et la résignation, il considère la poésie comme un acte de résistance : rêver un autre monde, imaginer la paix et la dignité constituent, pour lui, des gestes de rupture avec la fatalité. Les poètes ont été, a-t-il affirmé, des « faiseurs d’imaginaires », capables de retisser du sens et de créer des ponts là où dominaient les murs. À propos du rôle du slam dans la coopération internationale, il a expliqué qu’il s’agissait d’un langage à la fois personnel et universel. En transportant leur monde intérieur vers l’universel, les poètes deviennent des passeurs de mémoire et de rêve. Il a plaidé pour une poésie vivante, accessible et démocratisée ; une poésie qui quitte les livres pour investir l’espace public, afin de devenir un outil d’altérité, de dialogue et d’émancipation.